Nous
sommes en 1910 et un bateau arrive sur Ellis Island. Un père et sa
fille laissent derrière eux une Italie aimée. Ils ne partent pas pour
fuir la misère, ils veulent juste vivre aux Etats-Unis un nouveau
départ.
"
Ceux qui partent " , c'est la puissance des mots sur un sujet travaillé
mille fois en littérature. Jeanne Benameur nous rappelle l'essentiel :
l'amour n'a aucune frontière. Sans mièvrerie, avec beaucoup de
sensualité et à travers l'histoire des corps, de l'art et de la liberté, ce roman est à lire et à offrir.
Nancy
Huston nous prévenait sur le fameux bandeau rouge que le livre que nous
nous apprêtions à lire était " Puissant, bouleversant et drôle!" J'ai
beaucoup d'admiration pour Nancy Huston mais je me méfie des bandeaux
rouges ! Et j'avoue que là, je ne peux que m'incliner devant les
adjectifs sélectionnés.
Samira
El Ayachi nous donne le mode d'emploi de la vie des mamans solos dans
une époque où le patriarcat a encore de beaux restes. Avec sensibilité,
sans mièvrerie, elle nous raconte l'abandon, la solitude, les réveils
nocturnes pour calmer, serrer, nourrir l'enfant abandonné aussi mais
surtout la force extraordinaire des femmes à rester debout pour
continuer à avancer .
Une ode magistrale à la femme, à la mère , une ode à la vie tout simplement.
La
première chose que j'ai remarqué quand j'ai lu le résumé de ce roman,
c'est la photo de l'auteur: Rae DelBianco a une gueule d'ange. "A sang
perdu" est son premier roman et c'est d'une rare violence.
Les
cinquante premières pages sont d'une époustouflante noirceur. Je me
suis même demandée si c'était raisonnable de continuer à lire …
Ce
road movie ne nous laisse aucun moment de répit. Je vous conseille donc
de découvrir ce premier roman sans vous dévoiler le moindre indice sur
les personnages . Laissez vous embarquer, attachez vos ceintures, ça va
secouer.
Moi j'attendrais le second roman de Rae DelBianco pour me prononcer sur ce talent précoce… ou pas.
Philippe
a à peine 18 ans, il traîne sa jeunesse désespérée dans une cité grise
et sale. Il n'a pas d'horizon, à part son pote Bruno qui lui, a eu la
chance de partir en voyage et qui conte à qui veut l'entendre ses
aventures exotiques et ses rêves.
Nathalie
Sauvagnac maîtrise à la perfection les codes du roman noir. Son texte
chante la misère sociale. Il y a des fulgurances qui m'ont bouleversée .
Elle raconte une vérité sociale, politique, sociologique.
"Les yeux fumés", c'est ça :
"C'est
quand les gens ne sont plus là qu'on se rend compte qu'ils remplissent
un vide; moi je ne pense pas que mon vide soit bien profond.
Parfois
je me demande si je ne prends pas la place de quelqu'un de plus valable
que moi. C'est vrai qu'il y a des tas de mecs qui auraient pu entrer
dans mes chaussons à ma naissance et qui aurait fait quelque chose de
cette vie que je gaspille "
Valentine
Imhof a cuisiné pour nous une recette unique. Pimentés à souhaits, les
ingrédients proposés peuvent nous amener jusqu'à la nausée puis nous
surprendre par une douceur caramélisée.
C'est
immoral, ça pue le sexe, la sueur, le corps en désir malsain. C'est
l'histoire d'une femme flic. C'est l'histoire d'une femme dans un monde
d'hommes. C'est l'histoire de Mia qu'on aime détester. Elle vient
bousculer notre petite vie pépère . C'est machiavélique la façon dont
Valentine Imhof nous ballade tout au long du roman.
Allez ! J'y vais de mon petit adjectif : Magistral !!!
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