vendredi 27 décembre 2019

Zoom sur 2019. Noir extra et blanc soyeux.

Nous sommes en 1910 et un bateau arrive sur Ellis Island. Un père et sa fille laissent derrière eux une Italie aimée. Ils ne partent pas pour fuir la misère, ils veulent juste vivre aux Etats-Unis un nouveau départ.
" Ceux qui partent " , c'est la puissance des mots sur un sujet travaillé mille fois en littérature. Jeanne Benameur nous rappelle l'essentiel : l'amour n'a aucune frontière. Sans mièvrerie, avec beaucoup de sensualité et à travers l'histoire des corps, de l'art et de la liberté, ce roman est à lire et à offrir.


Nancy Huston nous prévenait sur le fameux bandeau rouge que le livre que nous nous apprêtions à lire était " Puissant, bouleversant et drôle!" J'ai beaucoup d'admiration pour Nancy Huston mais je me méfie des bandeaux rouges ! Et j'avoue que là, je ne peux que m'incliner devant les adjectifs sélectionnés.
Samira El Ayachi nous donne le mode d'emploi de la vie des mamans solos dans une époque où le patriarcat a encore de beaux restes. Avec sensibilité, sans mièvrerie, elle nous raconte l'abandon, la solitude, les réveils nocturnes pour calmer, serrer, nourrir l'enfant abandonné aussi mais surtout la force extraordinaire des femmes à rester debout pour continuer à avancer . 
Une ode magistrale à la femme, à la mère , une ode à la vie tout simplement. 
 
 
La première chose que j'ai remarqué quand j'ai lu le résumé de ce roman, c'est la photo de l'auteur: Rae DelBianco a une gueule d'ange. "A sang perdu" est son premier roman et c'est d'une rare violence. 
Les cinquante premières pages sont d'une époustouflante noirceur. Je me suis même demandée si c'était raisonnable de continuer à lire …
Ce road movie ne nous laisse aucun moment de répit. Je vous conseille donc de découvrir ce premier roman sans vous dévoiler le moindre indice sur les personnages . Laissez vous embarquer, attachez vos ceintures, ça va secouer.
Moi j'attendrais le second roman de Rae DelBianco pour me prononcer sur ce talent précoce… ou pas.
 
Philippe a à peine 18 ans, il traîne sa jeunesse désespérée dans une cité grise et sale. Il n'a pas d'horizon, à part son pote Bruno qui lui, a eu la chance de partir en voyage et qui conte à qui veut l'entendre ses aventures exotiques et ses rêves. 
 Nathalie Sauvagnac maîtrise à la perfection les codes du roman noir. Son texte chante la misère sociale. Il y a des fulgurances qui m'ont bouleversée . Elle raconte une vérité sociale, politique, sociologique. 
"Les yeux fumés", c'est ça :
"C'est quand les gens ne sont plus là qu'on se rend compte qu'ils remplissent un vide; moi je ne pense pas que mon vide soit bien profond. 
Parfois je me demande si je ne prends pas la place de quelqu'un de plus valable que moi. C'est vrai qu'il y a des tas de mecs qui auraient pu entrer dans mes chaussons à ma naissance et qui aurait fait quelque chose de cette vie que je gaspille "
 
Valentine Imhof a cuisiné pour nous une recette unique. Pimentés à souhaits, les ingrédients proposés peuvent nous amener jusqu'à la nausée puis nous surprendre par une douceur caramélisée.
C'est immoral, ça pue le sexe, la sueur, le corps en désir malsain. C'est l'histoire d'une femme flic. C'est l'histoire d'une femme dans un monde d'hommes. C'est l'histoire de Mia qu'on aime détester. Elle vient bousculer notre petite vie pépère . C'est machiavélique la façon dont Valentine Imhof  nous ballade tout au long du roman. 
Allez ! J'y vais de mon petit adjectif : Magistral !!!  
 
 
 

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