Zoom sur 2019.

Johana Gustawsson a une vraie signature littéraire : elle manie à merveille les histoires à tiroirs. Si dans "Block 46", l'enquête mène sa profileuse Emily Roy jusqu'au camp de Buchenwald, en 1944:

sans "Sång", nous allons retourner en Espagne dans les années noires sous Franco. Un massacre en règle dans une famille suédoise va nous propulser dans les horreurs du passé .

Oubliez les romans noirs où la misère sociale est disséquée à chaque page. Oubliez les losers sans avenir, les voyous en cavale, le sang, la sueur, la peur.
Lisez Richard Wagamese. Il nous donne la leçon. En conteur merveilleux, il nous définit l'empathie, l'amour, l'amitié, la puissance de la nature. En parfait gentleman, il fait de Franck Starlight un héros tendre et solitaire.
Ce roman est un remède contre la noirceur de notre humanité .
Si ce n'était pas Richard Wagamese, on pourrait penser que c'est un roman à l'eau de rose. Mais il y a ses failles, ses messages, ses cicatrices, ses espérances : c'est un roman à murmurer.

Je n'ai jamais voté pour quelqu'un : J'ai toujours voté contre ou pour faire barrage à quelqu'un. Cette constatation est amère et quand je ferme le fabuleux roman de Thomas Bronnec, j'ai la musique de "Bonne nuit les petits" qui me vient en tête. Les politiques nous endorment et nous prennent pour des cons mais ça, on le savait déjà.

Avec une précision quasi-chirurgicale, Thomas Bronnec dissèque les coulisses du monde politique d'aujourd'hui mais aussi les dérives d'hier et radiographie les viscères du pouvoir. La puissance des médias et des réseaux sociaux laisse penser que désormais, l'élu, quel qu’il soit, est et sera dans la quasi obligation de dire la vérité. Et comme l'élu est souvent très malin, c'est la rumeur qui viendra l'achever ou le couronner. Machiavélique !

Prix Cognac 2019, je me suis laissée tenter. Jérôme Loubry a fait des noeuds dans mon cerveau. J'ai été manipulé outrageusement  ! L'auteur se jouant de moi comme d'une poupée de chiffon , me mettant sur de fausses pistes : au bout de 50 pages, j'étais persuadée de connaitre la fin. Au bout de 100, j'étais paumée. Après je me suis laissée porter ... 

Je vous raconte le début ? Sandrine doit aller vider la maison de sa grand-mère . Grand-mère qu'elle n'a pas connu. Elle vivait sur une île. 

Le reste vous le découvrirez tout seul et vous allez me dire que je ne vous ai pas assez prévenu : ce livre est complètement tordu !

 Bernard Malamud  est un auteur américain incontournable et son commis vous emportera dès les premières pages.
Morris est épicier à Brooklyn . Un braquage va venir bousculer sa vie et celle de sa petite famille. Une fable dramatique et bouleversante. A offrir sans restriction, même à des "petits" lecteurs.