lundi 20 janvier 2020

Samira Sedira, la lutte continue.

Quand j'ai lu la quatrième de couverture et que j'ai su que ce roman était inspiré d'un fait divers, j'ai eu un moment de recul instinctif. Je n'avais pas envie de ça . Je voulais continuer à lire Samira Sedira. La découvrir encore. Pas découvrir la vie d'un assassin qui avait fait la une des journaux de l'époque pour un massacre impardonnable, inqualifiable. 
Mais Samira Sédira a fait de cette lugubre affaire la continuité de son combat : lutter contre le racisme primaire, l'injustice, où le fonctionnement d'une société bancale pousserait n'importe quel homme à commettre l'irréparable. Une réflexion poussée à l’extrême dans un style raffiné. 
La culpabilité est définie sous tous les angles. C'est magistral !

dimanche 12 janvier 2020

L'élégance selon Régis Jauffret:"Il ne faut jamais faire d'inventaire, ça cabosse la joie d'exister."



 " J'aurais aimé qu'il ait fait l'effort de mourir en héros.
Je l'aurais alors préféré à tous ces pères vivants broyés par la médiocrité du quotidien tout juste bons à prendre du ventre et des rides. "

 En 2018,  Régis Jauffret regarde un documentaire sur la police de Vichy. Une scène assez brève révèle l'arrestation d'un homme, menotté, escorté par deux hommes de la Gestapo. Un homme apeuré sur l'image : son père. 
Régis Jauffret va alors nous raconter avec élégance qui était ce père, soigné au neuroleptique pour une surdité précoce. Il va  nous raconter mais surtout inventer, enrober, puis avec une cinglante vérité nous livrer ses plus clairs sentiments, ses manques. Le roi de la microfiction se met à nu: il va conjuguer la tendresse avec la déception, la haine avec l'espoir , le désir de rendre hommage à un homme qui a failli, qui a manqué . Je me trompe certainement en parlant d'hommage mais parler de lui, dire de lui ce qui aurait pu , ce qui était vraiment. Un livre d'une douceur et d'une force incroyable. 
Un exercice littéraire réussit avec maestria.  

"J'écris pourtant ce livre pour te ressusciter plus beau que tu ne fus."

jeudi 9 janvier 2020

Du noir et pas d'espoir ou si peu...






L'apocalypse selon Sandrine Colette...
A la genèse de l'histoire, prenez un gamin dont personne ne veut : Corentin. A l’âge où il quitte ses doudous, faites lui rencontrer son aïeule, Augustine. Faites le grandir dans un univers de taiseux, aux gestes rares, à la tendresse maladroite mais à l'amour inconditionnel et silencieux. 
Le jeune homme qui sortira de cette enfance aura une soif de vivre incommensurable et pour la suite du roman, c'est une bonne nouvelle . 
Sandrine Colette, une fois de plus, essaye de nous donner la meilleure définition de la déshumanisation. Elle s'attarde à nous prouver que l'homme est un loup pour l'homme, que la nature arrive à saturation et que la fin du monde est pour bientôt.
Allez ! Bonne lecture ! 

La puissance des loups .

 Inty arrive en Ecosse avec son équipe de scientifiques et 3 loups à réintroduire dans les highlands. Elle arrive avec sa soeur jumelle, un ...