jeudi 28 mars 2019

Le trésor des moudjahidines

La profusion éditoriale ne nous permet pas de tout lire, et pourtant "Shiftas" du journaliste Léonard Vincent aux éditions Equateurs est arrivé au dessus de ma pile. 
Découvrir un auteur est toujours une belle aventure. "Shiftas", c'est l'histoire de Bruno, cuistot marseillais sur un pétrolier en panne dans les eaux somaliennes, Abdi un berger somalien et Medhanie un déserteur érythréen qui au nom d'une amitié naissante et d'une vie sans avenir, vont additionner leur force pour sortir de cette misérable époque. Ils vont tenter le casse du siècle en Somalie ! 
L'auteur, journaliste et spécialiste de l'Afrique, va nous embarquer dans un pays rongé par la corruption, la religion, et la guerre . Avec un style moderne, parfois poétique, il mériterait que son roman atterrisse sur les tables de coup de cœur des libraires.  ( Il mériterait aussi une relecture de l'éditeur avant parution, pour éviter les coquilles qui m'ont passablement agacée.)
Léonard Vincent est donc un auteur à suivre, il casse un peu les codes du roman noir et les schémas structurels de l'écriture (sa description des personnages en toute fin de roman est juste parfaite et inattendue.) Bref ! Vous pouvez courir chez votre libraire indépendant pour prendre votre dose d'adrénaline!  

lundi 25 mars 2019

" Famille, je vous ai."

famille
nom féminin
  1. 1.
    Antiquité (sens étymologique)
    Ensemble des personnes vivant sous le même toit.
  2. 2.
    (sens restreint)
    Les personnes apparentées vivant sous le même toit et, spécialement, le père, la mère et les enfants.

    Fonder une famille.

Une petite définition s'imposait avant de vous vanter ce livre de Patrick Varetz ! La famille, ça parle à tout le monde, on a tous des souvenirs, des manques, des envies, des déceptions, des joies partagées, des peines, bref… La vie en famille et son lot de cadeaux sans paquet, et de paquets sans cadeaux. 
Patrick Varetz a choisi de l'écrire sa famille . Avant tout, il veut absolument nous raconter son voyage à Barcelone, mais son père prend toute la place, ce père de 80 ans, accroché à Facebook et ses jeux , et sa folle de mère,elle aussi, grignote le récit de voyage. 
L'auteur essaye en vain de s'arracher la peau des souvenirs d'enfance. On sent petit à petit la haine monter, le désespoir d'être né dans cette famille et d'être prisonnier de ce passé. Et surtout, ce qui m'a bouleversée , c'est la faculté d'écrire la difficulté d'être l'adulte qui est né de cette famille là. C'est assez époustouflant à lire. Je vous encourage donc à courir chez votre libraire indépendant pour acheter les romans de Patrick Varetz, vous me remercierez après!

jeudi 21 mars 2019

Mettez vos moufles, ça pique un peu.

Inclassable! Je n'ai jamais lu un roman comme celui-ci. Le Rouergue fait à nouveau très fort en nous offrant une telle pépite. 
Sur les conseils de Valentine Imhof ( voir sur ce blog la chronique de son merveilleux roman "Par les rafales" chez le même éditeur) qui, via les réseaux sociaux, faisait des petits bonds impatients au fur et à mesure que la date de sortie de "Grise Fiord " arrivait, je me lançais dans l'aventure: bonnet sur la tête, moufles et écharpe assortie. 
Vous allez plonger dans une histoire merveilleusement incroyable, vous allez flirter avec une chamane, entendre des légendes fabuleuses, vous coller à la chaleur des chiens de traineaux, affronter des ours, manger le foie des phoques. Le héros de Grise Fiord appartient au peuple Inuit, jeune adulte, étudiant loin de ses terres glacées, il va se perdre dans la modernité du monde. Une tragédie le poussera à un voyage unique, quasi onirique, et peut-être retrouvera t'il la voie (ou la voix) de ses ancêtres. 

mercredi 13 mars 2019

Génération abandonnée .

Après nuit debout, Emilio Sciarrino nous propose jour couché. Le principe est simple: vous restez allongé toute la journée dans la rue pour manifester votre mécontentement car votre vie est vraiment pourrie . Marco a 30 ans, il est Italien, brillant, docteur en littérature et je vous avoue qu'après seulement quelques pages, il ne fait rien pour qu'on tombe fou amoureux de lui ! Et c'est aussi l'intérêt de ce roman : Marco agace, il est lent, un peu fainéant, il aime son petit confort, il ne trouve pas sa place dans la société. ( J'ai eu l'impression tout le roman qu'il ne faisait pas assez d'efforts pour la trouver et cette sensation m'a mise mal à l'aise , je me suis vue : vieille, complétement réac et moralisatrice à deux balles )
Bref, je ne sais pas si c'est la caricature poussée à l'extrême de cette génération désabusée qui m'a tant perturbée ou la vérité si criante d'une société qui broie chaque jour des diplômés, sur-diplômés, pour les recracher à la rue, sans ressources et sans envie mais ce roman doit passer de mains en mains pour qu'on puisse en discuter, debout ou couché, au choix ! 

mardi 5 mars 2019

Paola Pigani ou la puissance de la nostalgie.


Le premier roman de Paola Pigani, 
 "N'entre pas dans mon âme avec tes chaussures" 
avait été pour moi une révélation. Avec "Des orties et des hommes", j'ai retrouvé la profondeur des sentiments, la force de la vie et la puissance des souvenirs. 
Pia est une enfant de la campagne, issue d'une fratrie bouillonnante. On va la suivre dans ces années 70, où la nature n'est pas tendre avec les paysans. Son enfance puis son adolescence vont réveiller en nous les souvenirs de notre propre vie, les odeurs, les goûts de notre propre enfance: la solidarité de la campagne, les visites aux anciens , le goût du lait dans l'étable. Et un jour l'envie de fuir cette vie pour goûter à d'autres vertiges, mais revenir pour garder l'équilibre.
Un roman poétique sans mièvrerie qui vitamine le cerveau et donne envie de revenir aux choses simples.

La puissance des loups .

 Inty arrive en Ecosse avec son équipe de scientifiques et 3 loups à réintroduire dans les highlands. Elle arrive avec sa soeur jumelle, un ...