lundi 26 avril 2021

« Un bref instant de splendeur » d’Océan Vuong : Le pouvoir des mots


 Cette semaine, pendant que notre ministre de la culture croisait les doigts pour espérer une sortie de crise sanitaire rapide, les librairies sont devenues des commerces essentiels. 

Cette semaine, aussi, deux auteurs essentiels nous ont quittés : Joseph Ponthus, auteur du fabuleux « A la ligne » et Philippe Jaccottet, écrivain et illustre poète. Je ne me sentais pas légitime pour écrire un hommage à ces deux pointures, j’ai trouvé mieux : un trait d’union. Un récit authentique. Un petit roman qui a la poésie de Jaccottet et les fulgurances de Ponthus :

« Si la vie d’un individu, comparée à l’histoire de notre planète, est infiniment courte, un battement de cils, comme on dit, alors être magnifique, même du jour de votre naissance au jour de votre mort, c’est ne connaître qu’un bref instant de splendeur. »

Océan Vuong écrit une longue lettre à sa mère. Une lettre qu’elle ne lira sans doute jamais. De la guerre du Vietnam à l’enfance Américaine, de ses premiers souvenirs de petit garçon où la violence maternelle était protégée par les bras d’une grand-mère abimée par la guerre, de ses premiers émois amoureux racontés crûment, dans une Amérique ravagée par les traitements antidouleurs, Océan Vuong arrive à sortir de tout ça la substantifique moelle qui fait de son récit une merveilleuse leçon de vie. Ses confessions se lisent comme on écoute un murmure. C’est un moment unique où le temps est suspendu. 




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