Quelle
belle découverte que ce petit opus édité aux éditions ZOE! Sous la
forme d'un journal intime, une jeune femme décrit sa vie auprès de
Franco, son bourgeois de mari et son fils Arturo. Étonnant quand on
connait la date du journal 1965-1966, alors qu'on aurait pu penser le
situer au 19ème siècle.
La
vie d'Antonia n'a rien de rock and roll. A la mort de sa grand-mère,
elle passe son temps dans des cartons remplis de souvenirs pour fuir une
vie morne. Dans à peine 100 pages, Gabriella Zalapi réussit l'exploit
de raconter la vie d'une famille entière avec une poésie raffinée et
intelligente.
Le premier roman de Paola Pigani,
"N'entre pas dans mon âme avec tes chaussures"
avait été pour moi une révélation. Avec "Des orties et des hommes",
j'ai retrouvé la profondeur des sentiments, la force de la vie et la
puissance des souvenirs.
Pia
est une enfant de la campagne, issue d'une fratrie bouillonnante. On va
la suivre dans ces années 70, où la nature n'est pas tendre avec les
paysans. Son enfance puis son adolescence vont réveiller en nous les
souvenirs de notre propre vie, les odeurs, les goûts de notre propre
enfance: la solidarité de la campagne, les visites aux anciens , le goût
du lait dans l'étable. Et un jour l'envie de fuir cette vie pour goûter
à d'autres vertiges, mais revenir pour garder l'équilibre.
Un roman poétique sans mièvrerie qui vitamine le cerveau et donne envie de revenir aux choses simples.
Inclassable! Je n'ai jamais lu un roman comme celui-ci. Le Rouergue fait à nouveau très fort en nous offrant une telle pépite.
Sur
les conseils de Valentine Imhof ( voir sur ce blog la chronique de son
merveilleux roman "Par les rafales" chez le même éditeur) qui, via les
réseaux sociaux, faisait des petits bonds impatients au fur et à mesure
que la date de sortie de "Grise Fiord " arrivait, je me lançais dans
l'aventure: bonnet sur la tête, moufles et écharpe assortie.
Vous
allez plonger dans une histoire merveilleusement incroyable, vous allez
flirter avec une chamane, entendre des légendes fabuleuses, vous coller
à la chaleur des chiens de traineaux, affronter des ours, manger le
foie des phoques. Le héros de Grise Fiord appartient au peuple Inuit,
jeune adulte, étudiant loin de ses terres glacées, il va se perdre dans
la modernité du monde. Une tragédie le poussera à un voyage unique,
quasi onirique, et peut-être retrouvera t'il la voie (ou la voix) de ses
ancêtres.
Après
nuit debout, Emilio Sciarrino nous propose jour couché. Le principe est
simple: vous restez allongé toute la journée dans la rue pour
manifester votre mécontentement car votre vie est vraiment pourrie .
Marco a 30 ans, il est Italien, brillant, docteur en littérature et je
vous avoue qu'après seulement quelques pages, il ne fait rien pour qu'on
tombe fou amoureux de lui ! Et c'est aussi l'intérêt de ce roman :
Marco agace, il est lent, un peu fainéant, il aime son petit confort, il
ne trouve pas sa place dans la société. ( J'ai eu l'impression tout le
roman qu'il ne faisait pas assez d'efforts pour la trouver et cette
sensation m'a mise mal à l'aise , je me suis vue : vieille, complétement
réac et moralisatrice à deux balles )
Bref,
je ne sais pas si c'est la caricature poussée à l'extrême de cette
génération désabusée qui m'a tant perturbée ou la vérité si criante
d'une société qui broie chaque jour des diplômés, sur-diplômés, pour les
recracher à la rue, sans ressources et sans envie mais ce roman doit
passer de mains en mains pour qu'on puisse en discuter, debout ou
couché, au choix !
Ces dernières semaines, j’ai lu
quelques polars dont le dernier Sandrine Colette, « Animal » ou le
dernier Paul Colize , « Un jour comme les autres », et je n’ai pas fait
de chronique.
Valério Varesi m’offre la possibilité de revenir vous parler de ce qui
est important en littérature ! Ne jamais se moquer de ses lecteurs ,
écrire oui mais pas à tout prix ! Écrire sans rentrer dans de pseudos
cases commerciales et garder son indépendance éditoriale .
Pour cela , Valério Varesi est un artisan et c’est pourquoi j’aime le conseiller .
Je vous emmène donc à Parme, dans la chaleur étouffante de l’été. Et
nous avons tout notre temps pour découvrir qui a tué le petit commerçant
, Francesco Galluzzo.
Impatients s’abstenir . Valério Varesi ou l’éloge de la lenteur . C’est juste délicieux!
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire